Chapitre IX

Monter une pareille femme est un exercice plus dangereux que de chasser à courre sur une jument qui devient folle. À tomber de cheval, on ne risque guère de se casser un bras ou une jambe. Teresa donnait de telles ruades ou, pour parler plus juste, elle avait la croupe si fougueuse qu’elle manqua vingt fois de me rompre un membre plus précieux que n’est la jambe.

J’eus si peur que je me mis à penser avec une rapidité exceptionnelle, comme on pense à l’instant de mourir ; et je pensais à tout à la fois, même aux détails les moins urgents, que j’aurais eu le loisir de méditer le lendemain.

Je me disais :

1. Jamais je n’ai tant souffert même en dépucelant Mlle X… par-devant.

2. Elle va m’estropier. Que faire ? La maintenir ? Impossible. Mollir ? Plus difficile encore.

3. Qu’elle est belle !

4. Que je suis jeune et maladroit ! Je n’ai rien compris à son jeu. La nuit dernière, j’ai cru qu’elle mimait la passion pour exciter Charlotte, et sa comédie était vraie. Ce soir elle vient chez moi, elle se met nue sur mon lit, et jusqu’au dernier moment je ne sais ce qu’elle désire. il faut qu’elle me crie à tue-tête : « Le vois-tu que je suis en chaleur ? » J’en rougis. Je me sens honteux.

5. Elle fait de moi ce qu’elle veut. Hier, elle m’avait révolté. Elle revient ce soir. Je suis résolu à la mettre à la porte, et voilà comment la scène se termine ! Comment s’achèvera la nuit ?


Teresa reprit ses sens très vite : assez tôt pour me retenir où j’étais en elle. La plupart des amoureuses ont l’instinct de ce geste et ignorent pourtant que ces minutes où l’on s’attarde sont celles où leur amour est le mieux partagé. Teresa, comme toujours, savait ce qu’elle faisait.

Elle ne me demanda ni une parole, ni un baiser. Elle vit que je laissais une distance entre nos bouches. Elle sentit qu’involontairement je ne caressais pas son corps, mais que je la tâtais ; et cela la traitait de putain mieux que si j’avais répété le mot. Alors, trop adroite pour me souffler un imprudent :

« Dis-moi que tu m’aimes ! » qui serait tombé à faux, elle parut accueillir mon geste avec plaisir. Elle ouvrit les cuisses toutes grandes à ma main qui était pourtant distraite ; elle frémit du ventre, elle plissa les yeux et finit par me dire d’une voix aussi confuse que reconnaissante :

« J’ai inondé ton lit, mon amour ! »

Comment un jeune homme n’embrasserait-il pas la femme qui lui parle ainsi, dans ses bras ? II faut ne pas coucher avec elle, ou du moins… ne pas avoir vingt ans. Et la baiser de la bouche à la bouche passe tellement toutes les autres unions amoureuses que seulement, alors, Teresa mesura sa force contre moi.

Sûre d’elle, désormais, et ne craignant plus de se voir fermer la porte, elle sortit de la chambre.


Après quelques minutes qui me furent assez longues, elle revint toute nue, comme elle était partie. Je la croyais dans la pièce voisine et je ne sus que plus tard qu’elle avait passé ce temps chez elle.

Elle me regarda et, comme cherchant une question au hasard :

« Pourquoi aimes-tu mieux baiser ? » dit-elle.

Je répondis par taquinerie :

« Parce que les femmes qui ne sont pas toquées jouissent en baisant et que j’aime à faire jouir mon amie avant tout. »

Teresa paraissait d’excellente humeur. Elle se mit à rire au lieu de se fâcher :

« Alors quand tu couches avec une femme phénomène comme moi, la seule femme des deux hémisphères qui se fasse enfiler par le trou du cul, et quand tu l’encules, cette femme, et quand tu sens qu’elle décharge comme une jument pisse…

— Tu ne pourrais pas t’exprimer avec un peu plus de pudeur ?

— Si, mon chéri. Et quand tu sens très bien que plus tu lui fous ta queue dans le derrière, plus le foutre de son chat la mouille par-devant… tu veux bien avoir la bonté de…

— De ne pas la baiser ? Sois tranquille, je ne t’en parlerai plus. »

Elle se coucha sur la poitrine, tout près de moi, et reprit :

« Pour un homme qui ne parle que de baiser, tu n’encules pas mal les femmes. Qui est-ce qui t’a montré le mouvement ?

— J’ai bien mal appris, dis-je. Cela m’est arrivé à quatorze ans avec une jeune fille de mon âge qui m’a proposé cela au fond d’un jardin en jouant à cache-cache. Elle ne savait pas s’y prendre ni moi non plus. Ensuite, une douzaine d’autres jeunes filles… Mais tu ne peux pas savoir pourquoi les sœurs de nos amis sont si maladroites.

— Je ne peux pas savoir ! s’écria Teresa. Penses-tu que je n’ai jamais vu enculer des jeunes filles du monde ! D’abord, il n’y a pas moyen de trouver leur cul. Elles sont tout habillées. On s’embarrasse dans leur pantalon et on manque tout le temps de glisser la queue dans leur pucelage. Ensuite, il n’y en a pas une sur quatre qui ait seulement la pensée de se faire fiche un coup de burette dans la douille avant de marcher. Elles donnent leur trou, et voilà : on y fourre le bout de la pine. Ça les excite et ça leur fait un mal de chien. Elles se branlent vite, vite, pendant qu’on les encule ; mais il ne faut pas bouger, ça leur fait trop de mal et souvent on se décolle avant d’avoir joui, ce qui ne les empêche pas de recommencer le lendemain avec un autre. Est-ce vrai ?

— Comment es-tu si bien renseignée ?

— Ah ! qu’est-ce que je ne sais pas là-dessus !… Et alors elles étaient toutes aussi gourdes, tes jeunes filles ?

— Charmantes ; mais un peu gourdes comme tu dis, sauf une qui avait une grande habitude et qui se laissait faire avec une douceur, une patience…

— Un ange ! dit gaiement Teresa. On la ramonait du haut en bas et elle ne savait pas donner un coup de cul ? Est-ce ça ? Pourquoi ris-tu ? Je les connais mieux que toi, tes jeunes filles. Et ensuite ? Voyons. Après tes pucelles ?

— Que veux-tu que je te dise ? Des histoires de bordel ? Ça n’a aucun intérêt.

— Je te demande qui t’a appris.

— Une toute petite danseuse de rien du tout qui marchait pour dix francs, qui faisait la danse du ventre à Montmartre…

— Et la danse du cul ?

— Mieux que celle du ventre.

— Comment était-elle ? Brune ?

— Naturellement. Je n’aime pas les blondes.

— Et son trou du cul ?

— Mais pourquoi es-tu si curieuse ? »

Teresa souple et nue, sans effort, simplement, se mit sur moi : elle se tenait sur les coudes. Elle ne me touchait que du ventre et des seins.

« Quand tu ne m’encules pas, j’ai besoin que tu me racontes des histoires de filles enculées.

— Pourquoi ?

— Et puis, ne me demande pas toujours pourquoi j’ai le feu au cul. C’est de ta faute, encore une fois ! »

Je faillis lui répondre que je n’avais rien fait pour cela ; mais je me retins et pris cette occasion d’arrêter l’interrogatoire.

« À ton tour, lui dis-je. Tu avais commencé tes souvenirs d’enfance et tu t’es arrêtée à l’âge de sept ans.

— C’est à propos de filles enculées que tu me dis ça ?

— Oui. »


Elle s’excitait et, comme il lui arrivait en pareil cas, son langage monta d’un ton.

« C’est vrai que j’ai toujours vu ça, une femme avec une queue dans le derrière.

« Mon dernier souvenir de ce temps-là c’est un déjeuner où il y avait des hommes, des camarades. Après, maman et ses trois sœurs ont joué toutes les quatre à la main chaude avec leurs trous du cul. Quand elles y avaient une pine dedans, il fallait qu’elles devinent laquelle. Elles riaient tellement que j’ai vu des hommes débander et déculer. Pourtant, ce qu’elles avaient de jolies fesses !

« Quand j’avais sept ans, maman s’est foulé l’épaule et, comme elle n’avait plus de souplesse au trapèze, elle a quitté le cirque et ses sœurs et tout.

« Alors elle s’est collée avec une gousse à Marseille, une gousse qui était cent fois plus putain qu’elle et qui s’appelait Francine ; une belle fille, mais putain à sucer un chien pour vingt francs. Nous couchions toutes les trois ensemble. Francine faisait des michés l’après-midi. Maman ne foutait rien, elle était son maquereau, elle lui bouffait le cul toute la nuit et m’excitait à me branler pour me développer le bouton.

« Après un mois de cette vie-là, maman a commencé à faire des michés par le cul. Elle est même arrivée à sucer pas mai. Et elle a chargé Francine de me dresser. J’allais avoir huit ans ; c’était l’âge de me foutre une queue dans le derrière. Maman l’a fait à huit ans, moi aussi, Charlotte aussi, et Liii six mois plus tôt. Plus on s’y prend jeune, mieux on s’habitue.

« Francine m’a dressée à tout. Elle s’est fait tout faire devant moi en six semaines par deux petits camarades qu’elle avait et qui venaient le soir sur elle me donner la leçon. J’ai vu Francine baiser et se faire enculer dans les quarante positions, et sucer, et faire minette et lécher le cul et tout, je te dis ! La première femme que j’ai vu se faire chier dans la bouche c’était Francine ; j’avais huit ans. Et pendant mes six semaines de dressage, tout ce qu’on a fait de foutre dans cette chambre-là, c’est moi qui l’ai bu. Francine en ramassait dans l’eau du bidet pour me le coller sur la langue. Et quant au foutre de femme, elle m’en faisait boire avec une cuiller qu’elle se raclait dans le chat, la garce, quand maman venait lui faire minette.

« Le jour de mes huit ans, un vingt-cinq avril, à six heures, entre maman et Francine, on m’a montré un paquet ficelé où il y avait une poupée qui disait papa-maman, on m’a fait sucer des bonbons rouges, on m’a fourré dans le trou du cul plus de vaseline qu’il n’en faudrait pour enculer une souris… Maman pleurait, Francine était pâle comme un linge, elle avait peur qu’on ne me crève et qu’on lui foute deux ans de prison… Et on m’a dépucelé le derrière si gentiment qu’une minute après je ne savais pas de quoi j’étais la plus heureuse : ou de ma poupée, ou de mes bonbons rouges, ou de ma pine dans le cul. »


Teresa dit ces derniers mots avec l’entrain et la jeunesse d’une gosse ! Elle s’était redressée sur les deux mains, le dos cambré, les seins tendus, riant de toutes ses dents :

« J’ai envie de te mordre ! dit-elle sans transition. Qu’est-ce que tu as cette nuit à bander comme ça ?

— Tu es sur moi et tu le demandes ?

— Dis-moi ce qui te fait bander ? Est-ce ma peau ? Mes poils ? Mes tétons ? Mon cul ? Ma bouche ? Quoi, dis-le.

— Ta peau.

— Mais elle banderait bien dans ma bouche, cette queue-là. Tu me l’enverrais bien dans la bouche, ton foutre, hein ? Il y a trente-six heures que je t’ai promis de te sucer, et tu ne me rappelles même pas ma promesse.

— Ah ! si tu crois que c’est facile de choisir quand on couche avec toi !

— C’est que je ne suis pas si putain que tu le penses. Va donc, va au bordel, tourne la négresse les quatre pattes en l’air et choisis ton trou. Elle se fout de toi, la négresse. Mais moi, tant que j’aurai envie de jouir, je saurai ce que je veux.

— Et maintenant ?

— Eh bien… Je te sucerai plus tard.

— Vache que tu es ! Je ne te le demande pas, c’est toi qui me le proposes, et ensuite… »

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase. Teresa venait de me faire entrer en elle selon ses goûts. D’une voix tremblante et chaude, elle se mit à parler :

« Tu l’auras, ma bouche, tu l’auras. Je veux te la donner. C’est moi qui ai envie de me fourrer ta queue dans la bouche, envie de la sucer, envie de la téter et d’avoir la bouche pleine de foutre. il y a des choses que tu ne veux pas faire, mais quand je te dirai : “Pisse ton foutre dans ma bouche !” tu le feras. Ah ! tu ne me croyais pas aussi excitée que Charlotte et tu vois que je le suis plus qu’elle quand j’ai ta queue dans le derrière ! Tu l’as crue folle parce qu’elle t’a demandé… Mais moi, je ne suis pas folle ? Je suis chaude, mais je sais ce que je te dis. Écoute : moi aussi j’ai envie que tu me…

— Veux-tu te taire !

— Moi aussi. Je te jure sur la tombe de maman que tu peux me le faire. Je sais que tu ne le feras pas. Mais je ne veux pas que cela te dégoûte. Chut ! Je vais jouir, je me branle, tu m’encules, je te dis tout… Je viens de recommencer avec Charlotte. »

Recommencer quoi ? Je n’osais pas comprendre. Elle continua en s’exaltant à chaque mot :

« Il y a une heure, quand tu m’as enculée déjà, je suis rentrée chez moi, j’ai trouvé Charlotte avec ses sœurs, je l’ai prise à part dans une autre chambre et je lui ai dit : “Veux-tu de son foutre ? J’en ai dans le cul.”

— Tais-toi, ne me le dis pas.

— Ta gueule ! cria-t-elle. Je te le dirai. Je lui ai mis mon cul sur la figure et je lui ai chié ton foutre dans la bouche, et elle l’a bu ! C’est le même trou du cul qui te serre la queue, le sens-tu, s’il a du muscle, le sens-tu ? C’est le même où ta Charlotte vient de fourrer sa langue pour y chercher la dernière goutte de foutre avec de la…

— Teresa ! Si tu ne te tais pas, je t’étrangle ! Jamais je n’ai désiré une femme autant que je te désire, et tu dis tout ce qu’il faut pour que je te trouve ignoble autant que tu es belle.

— Tu bandes… fit-elle.

— J’en suis honteux ! interrompis-je. J’en ferais davantage avec la négresse de bordel dont tu me parlais tout à l’heure et je n’aurais pas d’elle l’horreur que j’ai de toi. »

À ce mot, elle resta immobile et frémissante sur moi — car elle était sur moi et la souplesse de son corps lui permettait de se joindre ainsi par où elle prenait son plaisir.

Et alors, suspendant à la fois par son immobilité sa jouissance avec la mienne, elle me dit avec triomphe :

« Enfin ! Tu as compris que je ne suis pas ta putain !

— Mais tu es pire !

— Pire ! Tu l’as dit ! Je suis pire ! Mais je suis autre chose. La putain est celle qui se soumet aux vices des hommes. Moi, je te donne les miens, je te les apprends, je t’en donne le goût.

— Jamais, jamais tu ne me donneras le goût de celui-là !

— Ha ! ha ! mais sens donc ce que tu fais ! Tu n’as jamais voulu me baiser, et voilà quatre fois, quatre fois que tu m’encules parce que je le veux. Alors suis-je ta putain, dis-le, suis-je ta putain ?

— Si tu dis un mot de plus…

— Tu m’entendras ! fit-elle avec ferveur. Engueule-moi ! Bats-moi ! Crache-moi dans la bouche ! Mais je te défie de débander ! »

Elle me tenait de toutes ses forces et menaçait des dents ce que ses mains ne tenaient pas. Et j’étais toujours en elle, et elle me tenait par là comme par les deux poings.

J’aurais pu… mais combien il est difficile d’expliquer à la plupart des gens la scène passionnée qu’ils n’ont pas vécue ! Il est des hommes qui savent tout et qui ne connaissent pas les premiers éléments de la science amoureuse.

Je partage mes lecteurs en deux groupes. Les uns me reprochent d’avoir donné auparavant une douzaine de bourrades sur l’épaule gauche de Teresa ; j’ai frappé une femme, ah ! fi !… Ceux-là n’ont jamais été vraiment aimés qui ne savent pas comment les femmes amoureuses se font battre par l’homme qu’elles aiment, et la volupté qu’elles trouvent à souffrir par la main qui les caresse, par le bras qui les étreint. Mais l’autre groupe de lecteurs n’a pas encore compris pourquoi, si j’ai déjà battu cette femme, j’hésite à la flanquer, cette fois, hors de mon lit. C’est que… cela lui aurait fait mal.

Non, vous ne comprenez pas qu’une douzaine de coups de poing assenés sur l’épaule d’une amoureuse lui font plus de plaisir que de souffrance ? Mais que si cette femme lutte avec vous dans une position telle que l’on soit forcé de la prendre par la peau des flancs ou la chair des seins, l’homme qui vient de la battre ne la bat plus ?

Pourtant, j’avais envie de la tuer, cette femme accroupie sur mon sexe. Et naturellement, cela ne signifie pas que j’avais cessé de la trouver belle.

Elle s’écria, mais si près de ma bouche qu’elle la touchait presque :

« Alors, moi seule je n’aurais pas le droit d’avoir des vices ? Tu sais qu’à huit ans on m’a dépucelé le derrière et le reste. Tu sais que depuis vingt-huit ans, je passe mes jours et mes nuits à satisfaire les vices des autres, tu voudrais que je jouisse comme une épouse chrétienne qui se fait enfiler le samedi soir avec sa chemise sale et qui prie saint Joseph de lui donner un fils et qui ne se lave pas le cul pendant huit jours, de peur que son moutard ne dégouline ?

« Eh bien, j’ai des vices. Je crois même que je les ai tous et que j’en ai inventé. Ça m’a été utile dans ma vie de putain. »

Comme je ne protestais pas contre ce dernier mot, elle prit une expression féroce. La scène était vraiment extraordinaire, car nous restions toujours unis par la chair l’un à l’autre, et Teresa m’avait défié de lui échapper par là ; et, en effet, je ne pouvais pas même la rater.

Un sourire d’elle transforma tout. Cette femme menait le jeu comme il lui plaisait. II lui plut de poursuivre en changeant de visage ; et, de sa voix la plus tendre :

« Est-ce un vice que d’être heureuse chaque fois que tu m’encules ?

— Oui.

— Tant mieux. Je t’ai avoué que j’ai toujours vu enculer des femmes. Cela me paraissait trop banal. Dis-le que c’est un vice horrible, et cela m’excitera le trou du cul.

— Salope !

— Est-ce un vice que de me branler encore à trente-six ans ? Fais donc un article pour stigmatiser les jeunes filles qui se livrent à l’onanisme et surtout les mères… une mère comme moi qui relève sa jupe entre le dessert et les liqueurs en disant à ses trois filles : “Taisez vos gueules pendant que je me branle !”

— À moins que tu ne t’appelles Charlotte.

— Attends. Et une mère a-t-elle du vice quand elle permet à ses filles de se branler devant elle ? Quand c’est elle-même qui les a branlées la première pour leur dégourdir la moniche à l’âge de sept ans ? Quand elle leur a montré de sa propre main comment une fille se branle en leur tenant le doigt comme on tient le doigt d’une écolière pour lui apprendre à écrire ?

— Si tu n’avais fait que ça !

— Ah ! ce n’est pas assez ? Alors est-ce un vice que d’avoir prostitué mes trois filles, espèce de confesseur ? Dis-le-moi pendant que tu m’encules. (Elle s’énervait de plus en plus.) Maman pleurait quand on m’a dépucelé le derrière. Moi, je me branlais quand j’ai vendu Charlotte et j’ai eu plus de plaisir à jeter mon foutre qu’à recevoir l’argent. Comprends-tu ? L’argent, je m’en fous. C’est un vice pour moi que de donner mes filles. Je te les ai plantées sur la queue toutes les trois et pourtant… »

Elle n’acheva pas la phrase ; mais elle continua de parler et de me maintenir. Je devenais fou. Jamais je ne m’étais trouvé en pareille situation. Je me répétais malgré moi : « Oh ! ne puis-je savoir si j’aime ou si je hais ? » Car plus Teresa mettait d’acharnement à s’avilir et plus, de tout son corps, elle voulait être belle.

Penchant son visage sur le mien et l’illuminant d’un nouveau sourire :

« Non ! tu ne déculeras pas ! dit-elle, et tu ne jouiras pas. J’ai plus envie de jouir que ta queue, et je me retiens ; tu te retiendras jusqu’à ce que j’aie fini de parler.

— Tu es si belle ! suppliai-je. Tu n’aurais rien à dire et plus tu parles, plus…

— Plus je te parle, plus je bande, fit-elle. Regarde mes tétons de putain, regarde si leurs bouts sont raides, si on ne les foutrait pas dans le derrière d’une gousse !

— Je t’en prie !

— Tu m’entendras ! Je ne suis pas gousse comme étaient maman et ses sœurs. J’ai couché des centaines et des centaines de gousses, des blondes, des brunes, des rousses, des châtaines et même des négresses. Je ne suis pas gousse. J’aime mieux la queue. Mais j’ai un vice. J’ai bien le droit d’avoir un vice, peut-être ? (Ici, sa voix devint vibrante.) Cela m’excite de me faire lécher le cul par mes filles. Je suis très catholique ; je suis presque dévote. Un curé m’a dit que c’était le plus grand péché que je pouvais faire. Depuis que je le sais, je le fais tous les jours. Même quand je me branle, il y en a toujours une qui vient me sucer les poils. Même quand tu m’encules, cela m’échauffe d’y penser. Charlotte n’est qu’une gourde, mais quand j’ai sa langue là, je me dis que c’est ma fille aînée, je décharge deux fois plus parce que c’est ma fille. »

Elle se tordit et ne put contenir plus longtemps son immobilité frémissante.

« Les imbéciles qui nous enculent l’une sur l’autre s’imaginent que l’inceste me… Ha ! ha ! ha, c’est pour mon plaisir ! »

Puis, agitant son corps souple avec de longs mouvements de croupe qui assouvissaient enfin mon désir interminablement déçu, elle choisit cet instant qu’elle avait amené avec tant de patience et d’artifice, le moment où je ne pouvais plus ni la repousser ni l’interrompre, et alors, plus ardente encore que je n’étais, mais pourtant moins égarée, elle articula sans élever la voix :

« Mes trois filles sont mon bordel. Je les fiche à poil au salon, pour moi leur mère. Je fais mon choix, je prends celle qui me tente, et celle-là devant ses deux sœurs me suce les babines du cul, me lèche la raie des fesses, me fourre la langue dans le derrière, puis revient me gousser le bouton et avale tout ce que je décharge. Et je les ai si bien dressées que je leur chie dans la bouche le foutre des hommes qui m’enculent. Je t’ai dit que tout à l’heure j’avais pris Charlotte à part ? Ce n’est pas vrai. J’ai réveillé les petites ! Elles ont tout vu ! Et Lili était jalouse ! Elle est venue me lécher le cul ensuite parce qu’il y restait une goutte ! »

Je n’en entendis pas davantage. J’étais moralement épuisé. Ma fatigue physique dépassa même toute mesure. Sans doute à la suite de la longue attente que je venais de subir, et pendant deux minutes, je restai seul sur mon lit, sans mouvement comme sans pensée.